BUSINESS CLASS OU ECONOMY CLASS
Parfois ce qui paraît anodin
Diffuse l'âme du monde contemporain.
Lors d'un récent voyage en avion
Je fus placé dans un état d'incompréhension.
Mon regard filant à la ronde,
J'observais la banalité du va-et-vient de ce monde.
Dans le hall principal il y a des guichets
On dépose ses bagages, on présente ses tickets.
Un tri s'opère déjà parmi les voyageurs
Un comptoir est réservé aux détenteurs
Du type "Business Class ",
Les passagers ordinaires "Economy Class ".
Partout s'impose une subtile culture du privilège
Destinée à nous rappeler que la société, dans son cortège
De folie, n'est pas foncièrement une et fraternelle,
Mais la lutte de classes est telle.
Après avoir franchi le poste frontière
On visite les "Free Taxe Shop", où l'on boit une bière.
On poireaute là, il est vrai, sur pied d'égalité.
Les articles de luxe se vendent aux privilégiés.
Lorsque la voix de la steward nous appelle,
Voilà que resurgissent les faveurs formelles.
Place à l'élite financière en premier
Ceux du bas de gamme en dernier.
Ou est le gain d'efficacité ?
L'avion ne va quand même pas décoller.
Ou sont les atouts ?
L'oiseau de fer ne partira pas sans nous.
C'est quand un privilège s'incruste malgré son absence d'utilité,
Qu'il se révèle le mieux dans sa vitalité.
Le plaisir des enfants gâtés pleins d'aisances
Que l'on aide à déambuler avec une subtile différence.
Cette fugace et mesquine délectation du pouvoir
Ou aéroportuaire historiette écrite de ma main un soir
Les mécanismes de vie, le pouvoir institué
Appelez cela comme vous le voudrez !