ESSEULÉ
Après avoir goûté au lait maternel
La vie au loin, parfois vous appelle.
Souvent las de beaucoup de choses
Nous consumons notre âge.
Pour dompter ses passions et les jours moroses,
Pour galvauder sans but sur d'étranges rivages.
Entre les loups, j'erre dans les plaines
Criant mon angoisse à en perdre haleine.
Que d'espoirs flatteurs
Nos années dévorent.
Mais où est-il donc ce bonheur ?
Peut-être dans ce nouveau siècle qui vient d'éclore !
Où sont les doux plaisirs de mon enfance,
Et le berceau où je dormais dans l'insouciance ?
Ce soir, je remplis des pages de croquis
Dessinant mon petit village fleuri.
La fumée de ses toits parfumant l'horizon,
Coloriant le clos de ma pauvre maison.
Voilà que d'un trait meurtrier je fais une croix,
Croix de fer ou croix de bois,
Sur cette page sur lequel je soupire.
Vous révèlera-t-elle ce que je ne veux dire ?