GUEULES NOIRES
Vers la fin de l'automne, c'est la Ste Barbe
Qui entrebâille nos portes,
Remettant en éveil des souvenirs de toutes sortes.
Il n'y a plus une seule feuille sur les arbres,
Le froid a tué le jardin, c'est à ne pas y croire.
Qu'importe le temps, pour toutes les gueules noires.
Toi mère nature, tu fis ces hommes saintement
Pourquoi les faires travailler autant,
Pour faire des tas fumants qu'on nomme terrils
Suant, travaillant à leurs risques et périls ?
Des mères, des épouses qui chaque jour dans l'angoisse,
Se demandent s'ils rentreront, évitant la poisse
D'un coup de grison ou d'un éboulement,
Qui ferait d'eux en un instant, leur monument.
Car si le temps finit, cette époque si dure,
Jamais n'effacera les peines qu'on endure.
Leurs souvenirs bercés d'hosannas emplissent nos mouchoirs,
Tous ces mineurs resteront gravés dans nos mémoires.
Ste Barbe, fais résonner sur eux un chant de paix,
Bénis tous ces hommes que la mort a emportés.