LES HANDICAPÉS
Certains naissent handicapés,
Ils ne l'ont pas demandé.
D'autres, le deviendront sans le chercher,
Et seront alors, comme nous, refoulés.
Veuillez-nous excuser de ne pas être en bonne santé,
La destinée nous a déjà marqués.
D'autres le deviendront à force de le chercher
De trop boire, de trop fumer, de trop manger,
Et pire, tous ces drogués qui détruisent leur santé.
J'aimerais tant pouvoir un jour marcher, sauter,
Gambader dans les prés.
Hélas, je suis paralysé.
Quand je vois tous ces jeunes tués
Sur les routes, à force de trop vite rouler,
S'ils avaient eu une pensée pour les handicapés,
Cela les aurait peut-être découragés.
Vous qui avez des jambes pour vous porter,
Des bras pour manifester et travailler,
Un cerveau pour penser et créer,
Lorsque des salles, des administrations, des cités,
Des établissements publics vous construisez,
Songer à nous, car faute d'accès aisés
Nous resterons à la porte comme des pestiférés.
C'était la pensée d'un handicapé.
Mais à vous cela ne risque pas d'arriver,
Quoique dans la vie, on ne se sait jamais.