Poésies 2

MAIS QUE S'EST-IL DONC PASSÉ ?

        

Qu'as-tu donc mon gentil poète

Et quelle est ta peine secrète ?

Si je devais parler de mes souffrances

De mes amours, mon métier, mes folies et mes     

expériences, il me faudrait beaucoup de papier

Pour tout vous raconter.

Quel est donc ce mal que j'ignore ?

Raconte-le-moi, je t'en implore.

Soit ma Muse, je veux bien te raconter les histoires

Marquées d'une croix gravée dans ma mémoire.

Mais sois sans crainte, ces lignes qui m'inspirent

Elles feront parfois pleurer, parfois sourire

Je veux bien être pour toi une consolatrice

Mais ne fais pas de moi ta complice.

Je dois parler avec amour et sans haine

De tout ce qui me peine

Ce monde auquel j'appartiens devient fou

Et je ne le supporte plus du tout

Comme une mère vigilante

Je me penche sur toi tremblante.

Je pourrais en dire tant sur les heures

Où je pensais entrevoir le bonheur                                                                                                             

J'ai essayé d'être heureux

Mais je n'ai attiré que la fougue des Dieux.

Apaise-toi, je t'en conjure

Je panserai tes blessures.

À quoi bon, je ne puis oublier ma jeunesse

Ni le spectre de mes maîtresses.

Finis les printemps et les beaux jours

Honte de moi ces funestes amours.

Chasse le nom de toutes ces femmes                            

Oublie-les, et pense à la purification de ton âme…

De mes yeux jaillit la source des pleurs

Je suis empreint d'une très grande douleur,

Je vais les bannir à jamais de ma mémoire

Chasser ces mystérieuses et sombres histoires.

Poète c'est assez, même que l'illusion n'aurait duré qu'un

jour, si tu veux être aimé, respecte tes amours.

Epargne-moi ma déesse ta haine

L'effort est grand pour la faiblesse humaine,

Je t'en conjure laisse venir sur moi l'oubli

Afin de retrouver le calme de mes nuits.

Ton récit témoigne d'une vive souffrance

Ce n'est pas sans motif qu'agit la providence.

Crois-tu donc distrait le Dieu qui m'a frappé ?

Ça ne peut être qu'un rêve tous ces amours trompés

Je voudrais connaître le secret des heureux

La formule qui permettait d'arrêter les larmes de mes yeux.

Ô mon enfant, donne la main à ta Déesse

Tu oublieras les maux de ta jeunesse.

Je sortis tout à coup des voiles du sommeil.

J'aperçois les premiers rayons du soleil,

Mon réveil rompt le charme.

Je sens perler sur ma joue de véritables larmes.