ON MET DE DEUIL
Je suis allongé dans mon cercueil
Mettant ma famille, mes amis, dans le deuil.
On m'a choisi un bois de calambac
Je trouve qu'il va bien avec le sac.
Le capitonnage est en satin
Cela évitera aux xylophages de faire festin.
Les garnitures dorées, une croix enhendée,
Mes doigts entrelacés
Sur lesquels un chapelet est disposé.
Des candélabres de chaque côté
Sont placés pour m'éclairer.
Des fleurs aux couleurs claires
Garnissent l'intérieur du mortuaire
Savent-ils que je ne suis que moribond ?
Mais à quoi bon.
Personne ne s'en est aperçu, je suis foutu.
Je suis en état d'ecmnésie et d'aphasie.
Même le croque-mort me laisse à mon triste sort
Mais, j'entends, j'entends encore, je discerne l'hypocrisie
De tout ce qu'on chuchote sur ma vie.
Certains en pleurent et ont de la douleur,
D'autres sourient à l'idée d'être successeur.
On m'asperge d'eau bénite.
On dépose sa carte de visite.
En moi, je frémis, je voudrais sortir de cette torpeur
Trop tard, je faiblis, je vais rendre mon cœur.
J'aurais voulu régler mes comptes, mais, pour comble
Je ne peux pas, je suis au bord du trépas.
Après tout, à quoi me servirait de revenir sur cette terre
J'aperçois déjà, tout au bout une grande lumière
Une voix douce, me console, en moi-même, je rigole.
Alors, à une autre fois
On se retrouvera dans l'au-delà.