Poésies 6

PARIS


Paris, après tant de siècles, est-ce toi, vraiment

Le plus beau coin de terre ?

Jadis, la Seine coulait si claire,

Déversant aux quatre vents le doux parfum de province,

Charriant de vieilles péniches en bois

Aux noms, de Volga, L'intrépide ou le Prince.

J'ai rêvé de ton pays où j'imagine qu'un jour

On devait voir, de la campagne, le parvis de Notre-Dame.

Tout au long du temps, le vent est venu balayer

Tes anciennes demeures.

Au Sacré-Cœur, toi l'artiste, tu fixes sur ton métier

Des teintes fantaisistes de ton art dévoilé.

Même une larme coulant de tes yeux

Et qui ferait le tour du monde,

Ne suffirait à arrêter le jeu des machines qui grondent,

Dressant autour de toi des tours de béton

Cachant mélancoliquement

Damrémont, Douaumont, et la butte Chaumont.

Jaillissant aussi de tes entrailles,

On vit apparaître de multiples palais aux milles reflets

Aux voûtes en éventail, Palais royal, Palais de Chaillot

Palais des glaces, et j'en passe ;

Tes multiples entrées aux portes somptueuses

Dédicacées aux saints, St Denis, St Ouen, St Martin ;

Des chemins tracés au rythme des voitures qui passent

Et s'y entrelacent à en perdre son latin.

L'Arc de triomphe, au centre d'une gigantesque étoile,

Ressemblant à l'araignée fixée à sa toile

Où détours et carrefours se font la cour.

Impossible, n'était pas français pour Eiffel :

Grâce à sa tour irréelle,                          

Paris, ville charmante, trépidante, ardente, accueillante,

Tes folles nuits d'ivresse aux amours enchanteresses

Paradis charmeur, où danses et musique éclatent en splendeur.

Tout cela fait que Paris, après tant d'années,

Est et sera toujours le plus beau coin de terre,

Une ville européenne, digne d'être aimée.