SUR UN LONG FIL
Chaque vers est un long fil
Sur lequel je pose des rimes,
Répandant sur lui la sueur de mes nuits.
Lamentable ami, toi qui me lis
Ferme les yeux, car pleurer est inutile,
Vaincre ton esprit serait-ce un crime ?
Je ne veux que partager mon désert,
Entouré de palmiers heureux ;
Avec toi, à travers ce livre que tu serres,
Echangeant en silence… un baiser peureux.
À m'aimer en ce monde amer
Tu perdrais ton temps, mon cher.
Car, je ne suis qu'un vers sur son long fil,
Sur lequel je pose des saintes ruines.